SI TU ME CHERCHES TU ME TROUVES

Création territoriale partagée avec Points Communs

Scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise

SI TU ME CHERCHES TU ME TROUVES – 2024

En lien avec Points Communs, Scène Nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise, Ahmed Madani et ses collaborateurs artistiques ont rencontré pendant la saison 23-24, un groupe d’adolescent.e.s d’Eragny-sur-Oise qui n’avait aucune expérience ni formation théâtrale. Leur travail commun a constitué une première étape de recherche et a donné lieu à une restitution théâtrale et vidéographique intitulée Si tu cherches tu me trouves dans le cadre du temps fort Génération(s) en avril 2024.

C’est en creusant au plus profond de leur sensibilité que ces adolescent·es vont continuer à révéler qui elles et ils sont, quels sont leurs rêves, leurs espérances et leurs visons du monde. Trop souvent catégorisé·es comme mal éduqué·es, agressif·ives, déstructuré·es, irrespectueux·euses, ces jeunes par leur présence digne et fière sur la scène et avec leur sourire empreint de malice, nous rappellent qu’ils sont l’avenir de ce pays

Texte et mise en scène Ahmed Madani

Assistants à la mise en scène Aboubacar Camara et Romain Bouillaguet

Avec Dramane Camara, Elissa Dundar, Cheick-Oumar Gakou,
Daven Gbolahan, Fatima Hachim, Yacine Khaled, Sami Lahacaini, Soukhaïna Sylla, Issa Tambadou, Sikou Traore et Ziad Jbayli

Création vidéo Nicolas Clauss
Création sonore Christophe Séchet

Création lumière Damien Klein

En partenariat avec la Ville d’Eragny-sur-Oise et la Maison de la Challe

Porté par Points Communs – Nouvelle scène nationale du Val d’Oise

Avec le soutien du Ministère chargé de la ville et du logement et de la Préfecture du Val d’Oise

Mini-documentaire réalisé par Soul Moon Studio – François Duffour, à l’occasion des premières restitutions de Si tu me cherches tu me trouves en 2024.

SI TU ME CHERCHES TU ME TROUVES – 2025

La conversation avec cette jeune équipe s’est poursuivie sur la saison 24-25, à travers des ateliers de pratique et la finalisation de la création !

Sans relâche, sans tricherie, sans désespoir

J’ai rencontré ces adolescentes et adolescents en octobre 2023. Au départ, nous ne nous connaissions pas, mais une vingtaine se sont présenté·es à moi à la Maison de la Challes à Eragny à l’invitation lancée par Points Communs. Intrigué·es par ma manière d’envisager le théâtre, un petit groupe de trois filles et de sept garçons s’est constitué, prêts à s’engager dans cette aventure artistique. En quelques semaines, notre recherche s’est concrétisée par une première présentation d’une quarantaine de minutes en avril 2024. Enthousiasmée par cette expérience et par la rencontre inattendue avec le public, cette jeune troupe a décidé à l’unanimité de poursuivre l’aventure. Avec le soutien de la Maison de la Challes, des ateliers dirigés par Romain Bouillagué, l’un de mes collaborateurs artistiques, ont été mis en place pendant trois mois pour préparer la troupe à ce nouveau défi. Car il s’est bien agi d’un défi que chacun·e devaient relever face à la muraille invisible qui empêche de montrer le meilleur de soi-même.

La confiance s’est établi semaine après semaine, les langues se sont déliées et les carapaces se sont entrouvertes. Parler de soi, n’est pas une chose aisée lorsqu’on a entre treize et seize ans, c’est même la chose la plus difficile au monde tant la peur du jugement, des moqueries, la honte, la gêne, ferment les portes à la confidence. Et pourtant, je dois admettre qu’elles et ils se sont prêté·es au jeu avec une magnifique sincérité et m’ont déconcerté plus d’une fois. Malgré l’imperfection et la maladresse, le plus important est de montrer que l’on existe et que nous ne sommes pas tel·les que les autres croient que nous sommes. Il y a dans cette troupe une forme de solidarité rare, une joie de vivre, une beauté dans l’insouciance et une légèreté dans la façon de céder au tumulte de ce que la vie réserve, tant l’imprévu, la précarité, et l’inquiétude sont omniprésents.
Comment dans ce contexte répondre à la commande audacieuse et optimiste d’un préfet désireux de résoudre les problèmes de la violence inter-quartiers par une action culturelle impliquant une dizaine de jeunes ? La réponse reste en suspens, cependant, le théâtre permet au moins de rassembler une communauté au sein d’un lieu encore à l’abri de la destruction massive des rapports humains provoquée par l’addiction aux relations sociales illusoires développées par Tik-tok, Snap, Facebook, Instagram et autres réseaux prétendument sociaux.
Sur cette scène et en direct, ces jeunes renouent avec l’histoire de l’humanité en mettant la leur à nue. Des corps, des voix, des couleurs de peaux, des façons de s’exprimer, de bouger, de rire, de regarder droit devant soi, de parler avec son cœur, d’évoquer sa famille, son quartier, ses rêves, voilà ce que cette célébration de l’adolescence souhaite partager avec vous. Rêver le plus haut possible ce spectacle pour le réaliser le moins bas possible, tel a été le véritable enjeu que je me suis fixé avec cette jeunesse pour qui le théâtre ne signifie rien d’autre qu’une occupation de vieux blancs qui se regroupent pour écouter des histoires de vieux blancs…

Ce serait mentir que de dire que nous n’avons pas peiné pour parvenir à mettre sur pied cette représentation qui ne durera que l’espace d’une soirée et qui partira aussitôt en fumée. La principale chose que j’ai distillée avec passion en chacun·e de ces jeunes artistes en herbe, c’est  qu’ils et elles valent tous·tes bien plus que l’idée qu’ils et elles se font de leur valeur. Oui, nous avons sans cesse exigé de ces jeunes chevaux fougueux le meilleur d’eux-mêmes, sans relâche, sans tricherie, sans désespoir. Avec l’équipe du théâtre très investie dans le projet, les animateurs de la maison de la Challe, et mes compagnons artistes, nous avons tenu la barre face aux redoutables vents contraires qui ont soufflé sur notre frêle embarcation. Le courage d’un artiste se mesure à son exigence et chacun et chacune sur cette scène savent qu’ils peuvent faire mieux et aller plus loin. Ce qui manque à notre république, c’est donner à chacune et à chacun la possibilité d’essayer de se dépasser.
La vraie violence, Shakespeare nous l’a décrite par ces vers qui, dans la bouche de Sikou, prendront ce soir une puissance jusque-là insoupçonnée : « Lequel d’entre nous supporterait le mépris des autres, les injures du plus fort, l’humiliation de la misère, les angoisses d’un amour dédaigné, les lenteurs de la loi, l’insolence du pouvoir… »

Ahmed Madani

Texte et mise en scène Ahmed Madani

Assistants à la mise en scène Aboubacar Camara et Romain Bouillaguet

Avec Dramane Camara, Elissa Dundar, Cheick-Oumar Gakou,
Daven Gbolahan, Fatima Hachim, Yacine Khaled, Sami Lahacaini, Soukhaïna Sylla, Issa Tambadou, Sikou Traore et Aboubacar
Camara

Création vidéo Nicolas Clauss
Création sonore Christophe Séchet

Création lumière José Havard et Jérémy Gravier

En partenariat avec la Ville d’Eragny-sur-Oise et la Maison de la Challe

Porté par Points Communs – Nouvelle scène nationale du Val d’Oise

Avec le soutien du Ministère chargé ville et du logement et de la Préfecture du Val d’Oise